jeudi 4 avril 2013

Exotisme du quotidien

Ci-dessous quelques singularités de la vie à Quito, pas très importantes dans l'absolu mais qui le deviennent par l'effet grossissant du quotidien.

D'abord ce qui peut agacer un esprit persiffleur comme le mien:

La monnaie
Ici il faut gérer sa monnaie comme on gèrerait son eau dans le désert. Aucun commerçant n'a jamais de monnaie, et quand par malheur on ne se retrouve qu'avec un billet à lui donner on peut assister à une scène étrange, chacun regardant l'autre immobile et muet, je crois que le premier qui parle a perdu. Ne pas faire l'appoint est toujours extrêmement problématique, beaucoup plus problématique par exemple que de demander un rabais de 50% sur le prix. Ce qui vaut pour les commerçants vaut pour les amis et collègues: parfois au bureau il arrive qu'un étourdi demande si quelqu'un peut lui donner de la monnaie sur 5$, depuis que je suis arrivé ce genre de demande n'a encore jamais abouti.

Les alarmes
Toutes les voitures sont dotées d'alarmes hyper sensibles qui se déclenchent tout le temps et toujours inopinément. Chaque fois qu'un passant effleure une voiture, ou qu'un conducteur ne respecte pas le protocole en 57 étapes avant de démarrer (je pense qu'il faut avoir fait polytechnique pour ne jamais se gourer), c'est tout un quartier qui a droit a une espèce de "pot pourri" de sonneries d'alarmes de voitures pendant 10 min. Idem pour les maisons, les boutiques, etc. C'est truffé d'alarmes de partout qui sonnent tout le temps. C'est vraiment pénible jusqu'à ce qu'on s'y habitue, et complètement débile une fois qu'on s'y est habitué car plus personne n'y prête attention. La semaine dernière j'étais à la banque pour toucher mon salaire, l'alarme de la banque s'est déclenchée, et personne n'a bougé. Les agents de sécurité n'ont même pas sourcillé car tout le monde savait très bien que c'était juste le système qui déconnait encore... Bref c'est ridicule.
 
Mais il y a aussi des particularités bien plaisantes:
 
Le détail
Ici on peut (presque) tout acheter à l'unité (suelto). Il y a une multitude de mini-épiceries partout dans la ville qui vendent de tout et au détail, c'est hyper pratique. Par exemple s'il vous prend l'envie de fumer vous pouvez acheter une clope (20cts), ce qui est bien avantageux si vous essayez de raisonner votre consommation. De même vous pouvez acheter un œuf, un bonbon, une aspirine... Il m'est même arrivé quand j'étais en déplacement d'aller acheter un sachet de shampoing à 25cts (de la taille des échantillons publicitaires). C'est très agréable de pouvoir acheter exactement en fonction de ce dont on a besoin.
 
La piraterie
Le gouvernement équatorien ne mène aucune politique de protection de la propriété intellectuelle, ce qui fait que l'on peut en toute tranquillité faire commerce de produits piratés. C'est très marrant de se faire installer le pack Office pour 2$ dans une boutique on ne peut plus légale, ou bien d'acheter un CD à 1$ ou un DVD à 1.50$ et de se faire proposer une facture (ici tout le monde demande des factures tout le temps pour tout). Bon évidemment le revers de la médaille c'est qu'il est très difficile de trouver un vrai disquaire et de ce fait l'offre est hyper standardisée, mais bon de toute façon ici la consommation de produits culturels n'est pas réellement dans les mœurs.

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