Mésaventure

Comme certains le savent déjà, je viens de vivre 3 jours assez difficiles après avoir subi une déconvenue concernant mon logement.

Pour faire simple, guidé par ma volonté de ne pas trop dépenser d'argent et d'être situé plus ou moins au centre de la ville, j'avais rapidement porté mon dévolu sur une chambre assez bon marché qui combinait les deux critères. Or je ne m'étais pas assez renseigné sur le quartier, qui s'avère être un des plus craignos de Quito. Et de fait je me suis fait alpaguer lundi (soit mon 2è jour seulement là-bas!) en rentrant chez moi par 3 mecs qui m'ont demandé 1$, puis ont voulu me vendre de la drogue, puis m'ont suivi en me gueulant dessus jusqu'à ma porte. Pas de quoi en faire un drame a priori, sauf que les mecs étaient sous crack et étaient vraiment flippants. Bien traumatisé par l'événement, j'ai décidé de me tirer et je loue désormais une chambre beaucoup plus chère, dans une belle maison d'un quartier favorisé plus en retrait du centre ville.

De cette mésaventure je tire les réflexions suivantes:

1) Je n'avais jamais vu de mecs sous crack, c'est vraiment impressionnant, ils ont des têtes de fous.

2) La frontière entre quartier tranquille et quartier qui craint est ici parfois très difficile à deviner. Je n'avais pas non plus choisi cette chambre au hasard, elle se trouvait à 500m de l'auberge où je résidais depuis mon arrivée et où je me sentais en parfaite sécurité. On m'a depuis expliqué qu'une même rue pouvait être très sûre sur une partie et très dangereuse sur une autre, et donc mon auberge était du bon côté de la frontière alors que l'appart' était du mauvais. Pour les rouennais (pardon aux autres), c'est comme si la rue du Gros Horloge était telle qu'on la connaît de la place de la cathédrale à la rue Jeanne d'Arc, et qu'une fois de l'autre côté c'était les Sapins...

3) A chaque voyage il faut se remettre en cause. Tout contexte a ses particularités, cette fois c'était le changement radical d'ambiance dans un même quartier, une même rue, je ne pouvais pas le savoir mais j'aurais pu mieux me renseigner. Fort de mon expérience, j'ai été trop confiant et ai sous-estimé la question du logement, j'aurais dû m'y atteler beaucoup plus sérieusement.

4) Le sentiment d'inconfort et d'insécurité est très oppressant, surtout quand on est dans un environnement inconnu. Entre l'incident et mon arrivée dans mon nouveau logement, je suis passé par des états d'angoisse assez forts, très désagréable. J'admire beaucoup les vrais voyageurs, ceux qui partent sans plan ni programme, qui vont où le vent les porte et qui doivent faire face à des situations bien plus délicates. J'aimerais avoir leur cran!

Bon enfin c'est du passé, ça m'a coûté du pognon (le loyer et la caution du premier appart') mais ça ne m'a coûté que ça, ci-dessous ma nouvelle demeure de gros "gringo". Demain je vais dans le nord du pays (Ibarra) voir comment des paysans traitent la question des semences, je rentre dans la soirée et vendredi/samedi je vais dans le centre (Riobamba) voir comment ils gèrent l'irrigation. Beaucoup de route en trois jours mais ça va être sympa de se déplacer sur le terrain!